Hogan Lovells 2024 Election Impact and Congressional Outlook Report
15 novembre 2024
Le bureau Parisien de Hogan Lovells a le plaisir de vous adresser sa lettre d'information mensuelle qui vous présente les Actualités législatives et réglementaires du mois de février 2024.
Ces Actualités législatives et réglementaires vous sont communiquées à titre d'information. Elles n'ont pas vocation à être exhaustives ou à constituer un avis juridique.
Le 20 février 2024, la loi n°2024-120 visant à garantir le respect du droit à l’image des enfants a été publiée.
Dans la lignée de la loi « Enfant Influenceur » adoptée en 2020, elle vient compléter les dispositions du code civil afin de renforcer la protection du droit à l’image des enfants sur internet. Elle propose notamment de nouveaux mécanismes de protection lorsque la diffusion d’images de l’enfant porte atteinte à sa dignité.
Les mesures principales de cette loi sont :
Le 14 février 2024, le Sénat a adopté en première lecture une proposition de loi visant à conforter la filière cinématographique en France. Face à l’essor des plateformes de streaming, le législateur souhaite assouplir certaines mesures afin de permettre aux cinémas de s’adapter aux nouveaux modes de consommation des produits culturels.
A ce stade des discussions, le Sénat a adopté la proposition visant à assouplir les procédures d’agrément des cartes d’accès illimités aux salles, lesquelles sont aujourd’hui soumises à un agrément obligatoire et systématique du Centre national du cinéma (CNC). Les sénateurs se sont également accordés sur la possibilité pour les cinéma de proposer des tarifs promotionnels aux exploitants, notamment sur le prix des billets en lignes. Le bénéfice de ses dispositions seraient toutefois conditionnées au respect par les producteurs d’une rémunération minimale des auteurs, assurant ainsi un équilibre entre tous les acteurs du secteur.
Dans les prochaines semaines, l’Assemblée nationale examinera à son tour le texte.
Authored by Iris Accary and Anaïs Le Coq
Le 17 février 2024, le Digital Services Act (ci-après « DSA ») est entré en vigueur pour l’ensemble des « fournisseurs de services intermédiaires » accessibles au sein de l'UE. Le texte était déjà applicable depuis le 25 août 2023 pour les très grandes plateformes en ligne (ci-après « VLOPs ») et les très grands moteurs de recherche en ligne (ci-après « VLOSEs »), qui ont un nombre d’utilisateurs actifs mensuels au sein de l’UE supérieur à 45 millions et qui ont été désignés par la Commission. Désormais, ce sont toutes les entités régulées qui doivent se conformer au texte.
Le DSA, venant modifier la directive 2000/31/CE du 8 juin 2000 sur le commerce électronique, vise plusieurs objectifs. Ce texte entend créer un environnement en ligne protecteur des droits fondamentaux, sûr et transparent, et à définir une responsabilité claire des intermédiaires.
Les principales dispositions du texte sont les suivantes :
La supervision du DSA est répartie entre les coordinateurs pour les services numériques, chargés de superviser les intermédiaires au sein de chaque Etat membre, et la Commission, compétente pour superviser les VLOPs et VLOSEs. En cas de violation du texte, des amendes pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires annuel mondial au titre de l’exercice précédent pourront être prononcées. A cette sanction s’ajoute la possibilité de prononcer des astreintes à l’encontre des VLOPs et VLOSEs et, dans les cas les plus graves, de suspendre l’accès des utilisateurs au service.
Authored by Sihem Hassani and Camille Schu
Le décret n°2024-134 du 21 février 2024 relatif à l'obligation d'acquisition par la commande publique de biens issus du réemploi ou de la réutilisation ou intégrant des matières recyclées et à l'interdiction d'acquisition par l'Etat de produits en plastique à usage unique, publié au JORF du 23 février 2024, vient remplacer le décret qui existait sur ces sujets (décret n°2021-254). Il est pris en application de l’article 58 de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi « AGEC ») qui, pour rappel, impose depuis 2021 que les biens acquis par l’Etat et les collectivités territoriales et leurs groupements soient, dans une certaine proportion (entre 20 et 100%), issus du réemploi ou de la réutilisation, ou intègrent des matières recyclées.
Le décret modifie, en annexe, la liste des catégories de produits visées et pour chacune d’elles, les proportions minimales devant être acquises, en pourcentage du montant annuel hors taxes de la dépense consacrée à l’achat de chaque catégorie de produits par année civile.
Il précise que ces biens peuvent être acquis au moyen de marchés publics ou bien de dons proposés sur la plateforme des dons mobiliers des administrations. Il fixe en outre une progression pluriannuelle de ces pourcentages jusqu'en 2030.
Ces achats doivent être déclarés sur le portail national des données ouvertes.
Par ailleurs, le décret ajoute un cas supplémentaire de dérogation possible à l’interdiction pour l’Etat d’acquérir des produits en plastique à usage unique, à savoir lorsque leur usage est nécessaire pour des raisons de santé ou de sécurité.
Deux arrêtés du 29 février 2024, publiés au JORF du 7 mars 2024, précisent ces obligations : l'un fixe la liste des produits concernés dans chaque catégorie, en précisant lesquels ont été ajoutés par rapport à 2021, et l'autre fixe la grille de valeur forfaitaire permettant la comptabilisation des acquisitions de dons.
Le décret entrera en vigueur le 1er juillet 2024.
Authored by Bruno Cantier and Astrid Layrisse
L’arrêté ministériel du 9 février 2024 portant homologation de la décision n° 2023-DC-0770 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 7 novembre 2023 modifiant la décision n° 2017-DC-0616 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 30 novembre 2017 relative aux modifications notables des installations nucléaires de base a été publié au Journal Officiel le 25 février 2024 (l’« Arrêté »).
Pour rappel, par une décision n° 2017-DC-0616 du 30 novembre 2017, l’Autorité de sûreté nucléaire (l’« ASN ») a apporté des précisions quant aux règles générales applicables aux modifications notables des installations nucléaires de base (les « INB ») mises en œuvre après l’autorisation de mise en service et a fixé la liste des modifications notables soumises à déclaration auprès de l’ASN.
Par une décision n° 2023-DC-0770 du 7 novembre 2023 (la « Décision »), l’ASN a modifié certains critères de cette décision afin de prendre notamment en compte le retour d’expérience de sa mise en œuvre. Précisément, les modifications apportées par la Décision (et homologués au niveau ministériel par l’Arrêté) sont les suivantes :
La Décision entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2025. L’Arrêté précise néanmoins à son article 3 que l’exploitant peut pour l’ensemble des modifications notables ou éventuellement pour une catégorie restreinte qu’il identifie en faire application plus tôt, à condition d’en informer l’ASN sept jours à l’avance.
Authored by Laure Nguyen, Julie Paladian and Dicle Yildirim
Le 28 février 2024, à l’occasion du forum France-Quatar, l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) et le Ministère du commerce et de l’industrie (MOCI) du Qatar ont signé un nouveau mémorandum venant encadrer la coopération des deux organismes dans le domaine de la propriété intellectuelle.
L’INPI poursuit ainsi sa démarche de renforcer sa coopération avec de nombreux pays du Golf, en favorisant les relations économiques et l’innovation entre ces pays. Pour rappel, au mois de janvier dernier, l’INPI avait déjà signé avec l’Arabie Saoudite un accord d’accélération de la procédure des brevets (Patent Prosecution Highway).
Par deux communications en dates des 25 et 31 janvier, l’Office européen des brevets (OEB) a publié deux communiqués détaillant les nouvelles mesures de réduction de taxes de brevets pour les petites entités.
A compter du 1er avril 2024, les micros-entités pourront bénéficier d’une réduction de 30 % pour toutes les principales taxes de la procédure de délivrance de brevets, à condition qu’elles aient déposé moins de cinq demandes au cours des cinq dernières années. En proposant ce type de mesure, l’OEB souhaite ainsi soutenir l’innovation en proposant un système incitatif aux micros-entités innovantes.
L’Office européen des brevets (OEB) a publié un rapport d'actualité indiquant les mesures qui seront appliquées pour accélérer la procédure d’opposition lorsqu’elle sera informée d’une procédure parallèle, en contrefaçon ou en nullité relative au brevet faisant l’objet de l’opposition, devant la Juridiction Unifiée des Brevets (JUB) ou une juridiction nationale.
L’OEB souhaite ainsi assurer une qualité et une unité dans le système européen des brevets, dans le prolongement de l’entrée en vigueur de la JUB. L’accélération des procédures dépendra du moment où l’OEB est informé d’une action parallèle. Le cas échéant, les parties disposeront également de délai resserré pour répondre aux demandes de l’office.
A compter du 1er mars 2024, le règlement révisé de la chambre des recours de l’Office européen pour la propriété intellectuelle (EUIPO) entrera en vigueur. Ces modifications viennent ainsi harmoniser l’ensemble des règles de procédure actuellement en vigueur et éclaircir les différentes procédures devant la chambre des recours. Ce nouveau règlement vient notamment modifier les modalités de calcul et de prolongation des délais de procédure et intègre de nouvelles règles en matière de modes alternatifs de règlement des litiges. L’EUIPO s’inscrit ainsi dans la démarche de promouvoir les issues amiables entre les parties.
Authored by Iris Accary and Anaïs Le Coq
Le Comité des représentants permanents (COREPER) du Conseil de l’Union européenne a adopté, vendredi 15 mars, un texte de compromis pour la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité. Le texte aspire à intégrer un devoir de vigilance au cœur de la stratégie des entreprises et des éventuelles conséquences de leurs activités en matière de droits humains, de droits sociaux et d'environnement. Il s'agit de l'aboutissement de plus de deux ans de discussions très controversées .
Les principaux aménagements concernent le champs d’application du texte, avec plusieurs modifications (not. art. 2, 3 considérant (a) et (g), 15, 22 et 29(1)) apportées pour parvenir à ce consensus :
Le nouveau texte de compromis a été voté le 19 mars par la commission JURI afin qu'il puisse être adopté lors de la dernière session plénière du Parlement européen prévue en avril 2024, c'est-à-dire avant les élections législatives européennes de juin.
Authored by L.-N. Ricard