Même si les entreprises françaises mettent la technologie au cœur de leur stratégie, certaines d’entre elles s’estiment insuffisamment préparées pour faire face aux risques encourus
Alors que plus de la moitié des entreprises françaises interrogées déclarent mettre la technologie au cœur de leur stratégie de croissance, 42% d’entre elles considèrent que leurs dirigeants ont conscience des risques associés.
Cette situation, conjuguée à l’ensemble des risques liés aux investissements technologiques (litiges, cyberattaques, défaillances technologiques majeures, partenariats technologiques) ainsi qu’au potentiel manque de contrôle des algorithmes, exposent les entreprises françaises concernées à d’éventuelles poursuites.
Cette analyse ressort d’une étude mondiale réalisée par Hogan Lovells auprès de 550 entreprises internationales en Europe, aux Etats-Unis et en Asie*.
« Cette étude montre que certaines entreprises interrogées ne prennent pas en compte l’impact de l’utilisation de leurs produits avant leur mise sur le marché. Cela pourrait conduire à des dérives, puisque les algorithmes développés pourraient induire des problématiques discriminatoires » a indiqué Arthur Dethomas, associé responsable de la pratique Contentieux.
« Pour maximiser les opportunités offertes par la technologie, les entreprises doivent prendre en compte les risques associés. Les avancées technologiques récentes permettent le développement rapide de nouveaux produits mais peuvent aussi engendrer une augmentation des risques. Afin de minimiser l’impact d’éventuels risques juridiques et de réputation, les entreprises doivent mettre en place une stratégie permettant d’avoir une vision globale. Cette question est d’autant plus d’actualité puisqu’avec la crise de la COVID-19, elles prévoient d’augmenter leurs investissements dans ce domaine » a commenté Christine Gateau, associée en Contentieux.
En France, 100 entreprises ont été interrogées. Les principaux points qui se dégagent de l’étude sont les suivants :
- 31% des entreprises interrogées impliquent leurs équipes juridiques dans la création de leur plan d'intervention à jour en cas de cyberattaque,
- 68% d’entre elles ne procèdent pas à des vérifications de cybersécurité auprès de leurs fournisseurs,
- 73% des chefs d'entreprises ayant répondu à l’enquête ne prennent pas proactivement des mesures préventives en matière de protection contre des défaillances technologiques majeures,
- 46% des entreprises interrogées ont des difficultés à évaluer précisément les risques juridiques associés aux partenariats technologiques,
- 42% des multinationales françaises interrogées ne vérifient pas systématiquement que leurs produits technologiques - tels que les produits "intelligents", utilisant par exemple la reconnaissance vocale ou faciale - ne comportent pas de caractère discriminatoire.
« Même si la grande majorité des entreprises examinent les potentielles défaillances technologiques qui pourraient rendre inutilisables leurs produits avant leur lancement, certaines entreprises interrogées ne font pas encore une analyse complète, les exposant ainsi à des litiges importants » a ajouté Christelle Coslin, associée en Contentieux.
Pour plus d’informations sur l’étude : cliquez ici.
*Méthodologie complète
Nous avons interrogé 550 participants, parmi lesquels des directeurs généraux, des responsables juridiques ou équivalent, des responsables de la sécurité de l'information ou équivalent, et des directeurs d'exploitation. Nous avons interrogé des entreprises ayant un chiffre d'affaires annuel compris entre 200 et 500 millions de dollars, entre 500 et 1 milliard de dollars et plus d'un milliard de dollars. Les personnes interrogées étaient situées aux États-Unis (100), au Royaume-Uni (100), en Allemagne (100), en France (100), en Chine (45), au Japon (45), à Hong Kong (20), à Singapour (20), en Italie (10) et en Espagne (10). L'enquête couvre les secteurs suivants : technologie et télécommunications (82), services financiers et assurances (82), sciences de la vie (82), automobile (83), consommation (83), industries diversifiées (83), énergie et ressources naturelles (55). L'enquête, qui a eu lieu au cours du second semestre 2020, a demandé aux participants de se projeter en 2021 et 2022.
Il s’agit d’une enquête anonyme menée, au nom de Hogan Lovells, par un organisme de recherche indépendant. L'enquête a été réalisée conformément aux normes en vigueur.